LOST ISLAND | S01-E10

Ils descendirent ces marches pendant environ un peu plus d'une demi-heure sans s'arrêter une seule fois. Aucun d'eux ne savaient s'il faisait jour ou nuit et les jeunes aventuriers n'avaient pas mangé depuis quelques heures déjà... Mais pour Kilian, dormir n'était pas une de ses priorités, et Arthur et lui pouvaient tenir longtemps sans manger. Théo ne s'affirma pas non plus pour dire qu'il avait faim. Mais bon, nous savons tous que même les plus grands aventuriers doivent se nourrir.

Les quatre garçons arrivèrent dans une grande salle plongée dans le noir. Tom s'arrêta un court instant, le temps de réfléchir... Puis, dans l'obscurité, le garçon s'approcha du mur et y posa sa main. Au même moment, une rangée d'ampoules s'allumèrent au-dessus de leur tête, tout autour de la salle.

La salle en question était grande, et une centaine de lampes étaient accrochées les unes contre les autres au plafond. En revanche, le plus impressionnant restait tout de même la lignée de véhicules qui étaient garés bien droit le long d'une ligne verte, tracée sur le sol.

Arthur : Waouh ! Ce gars devait sûrement être le plus riche de l'île.
Kilian : Pfff... Ce que tu peux être bête toi des fois !
Tom : Mon père travaillait pour une entreprise bretonne il y a quelques années encore, mais depuis qu'il a rencontré cet idiot de monsieur Jefferson, il ne pensait plus qu'à construire des engins bizarre pour tuer des gens. Lui et cet homme se croyaient dans un jeu-vidéo.
Kilian : Mais, combien gagnait ton père dans cette entreprise ?
Tom : Il recevait plus de deux millions d'euros par jour, et c'est à cause de ça que monsieur Jeff et lui sont en désaccord.
Arthur : Quel désaccord ?

Le petit garçon s'avança vers un bureau ovale, et s'assit dans un creux de la table, puis continua :

Tom : Asseyez-vous... En fait, mon père était bien placé dans sa boîte, et monsieur Jeff, de son prénom, ne gagnait même pas le dixième de son salaire, m'avait expliqué papa. Et depuis, monsieur Jeff a détourné une armée de dino-robots contre mon père pour en finir avec lui.
Arthur : Oh... euh... waouh... enfin, je veux dire, c'est horrible pour ton père de... de penser que quelqu'un lui veut du mal.
Kilian : Oui... hé hé... c'est un homme bien !
Tom : J'adore mon papa. Je l'ai aidé à construire notre jet privé il y a deux ans. C'est grâce à celui-là que l'on peut voyager en-dehors de l'île.

Ahuris, Kilian et Arthur écarquillèrent les yeux lorsqu'ils entendirent le mot "jet" ainsi que "en-dehors de l'île".

Arthur : Tu veux dire que l'on peut partir de cette île ?
Tom : Bien sûr, où crois-tu que papa fait les courses ?
Kilian : Et peux-tu montrer ce jet, p'tit gars ?
Tom : À condition que vous ne le volez pas ! Papa n'est pas censé être au courant que vous êtes là.

Kilian et Arthur hochèrent la tête, puis il déglutirent à l'idée que le père du petit ne pouvait plus se douter qu'ils étaient là.

Les quatre garçons montèrent alors des marches, qui elles, menaient vers un autre étage du bunker. Lorsqu'ils furent monté tout en-haut et que Tom eut ouvert la porte, ils se retrouvèrent face à l'énorme vaisseau. Celui-ci devait bien mesurer quinze à  vingts mètres.

Étrangement, le jet s'alluma, le moteur se mit en route et les quatre propulseur du véhicule commencèrent à jaunir.

Tom : Écartez-vous !

Ils se déportèrent de derrière l'engin. Ce dernier se souleva. Le plafond s'ouvrit comme une brèche sous l'océan et le jet décolla. Tom, Kilian, Arthur et Théo restèrent debout, là, impuissant face à ce vol de véhicule. Malheureusement, ils ne pouvaient rien contre ce vol. Les quatre garçons restèrent donc là, plantés, incompréhensifs et intrigués par la scène qui venait de se produire sous leurs yeux.

Arthur : Oh punaise de mince !! Qu'es-ce qui s'est passé ? JE SUIS SÛR QUE TU AS APPUYÉ SUR UN BOUTON PARCE QUE TU CROYAIS QU'ON ALLAIT TE LE VOLER ! ESPÈCE DE...
Kilian : ARTHUR ! Calme-toi, bon sang. Qu'est-ce qui t'arrives, toi qui est toujours si tranquille ?
Tom : Je n'ai rien touché, on se l'est fait volé !
Kilian : Comment ça ?
Tom : Je suis sûr que Jeff Jefferson s'est introduit ici pour nous le voler. Où alors ça doit être papa qui...
Arthur : Non. Ce n'est pas ton père. Mais qui est Jefferson ?
Tom : Je vais vous expliquer.

Tom avança dans la pièce où il semblait avoir tous ses repères. Les trois rescapés de l'avion le suivirent, et s'assirent avec lui à une petite table dans un coin, autour de laquelle quatre chaises étaient parfaitement posées. Le petit garçon commença sont récit :

Tom : Il y a environ deux ou trois ans, quand, mon père travaillait encore dans cette entreprise, à l'extrémité de la Bretagne, il état payé très cher par son patron, et tout le monde l'aimait bien. Tout le monde, sauf, le directeur de la section gestion de l'entreprise.
Arthur : Pourquoi ?
Tom : Tout simplement parce qu'il touchait moins que mon père. Papa recevait trente mille euros par moi, alors que Jefferson ne gagnait ça qu'au bout d'un an. Alors un jour, Jefferson voulut devenir ami avec mon père, et sans se soucier de quoique ce soit, papa a accepté et a même commencé à travailler pour lui.
Kilian : Ils sont toujours amis ?
Tom : Bien sûr que non. Et ils ne l'ont jamais réellement été, même si papa y croyait beaucoup. Quelques semaines après cette nouvelle amitié, Jefferson faisait partie du projet secret de papa qu'il avait nommé "DRAGON BOTS". En gros, ce sont des dragons-robots.

Kilian, Arthur et Théo se regardèrent dans les yeux, ahuris. Mais Tom ne remarqua pas cette curiosité qu'ils avaient dans les yeux. Il continua :

Tom : Jefferson fut convaincu que l'idée que papa a eu de créer ces robots était vraiment une superbe idée. Et comme ils travaillaient ensemble sur ce projet que j'étais son fils, je les ai aidé à construire une centaine de ces robots.
Arthur : Mais... comment... enfin...
Kilian : Ça veut dire que c'est toi qui a... enfin c'est vous qui avez construits ces créatures ? Et ce ne sont que des robots ?
Tom : Ah, vous en avez croisé en venant ? Oui ce ne sont que des robots, on les a construits pour qu'ils détectent les ennemis par détection visuelle, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent attaquer que ce qu'ils entendent.
Théo : Donc ils n'entendent rien ?
Tom : Absolument rien. Papa est toujours en train de configurer la détection auditive... On n'a pas encore réussi à installer cette technologie.

Arthur et Kilian n'en revenaient pas. Les monstres étaient de vulgaire robots et ils avaient tué la personne qui les avait créé. Incroyable !

Kilian : Et du coup... Comment ça se fait que vous vivez sur cette île toi et ton père ?
Tom : On a fait un crash avec l'ancien jet de papa en survolant cette île. Il y a eut une grosse tempête ce jour-là et les moteurs  se sont coupés net et nous avons atterri en pleine jungle, très loin d'ici. Et comme on ne pouvait plus repartir papa a décidé de s'installer ici avec moi. Depuis, on a un nouveau jet, mais papa ne voulait plus retourner en Bretagne. Il préfère créer ses machines ici, avec moi.

Il y eut un silence gênant et triste, puis Tom enchaîna.

Tom : D'ailleurs, quand nous avions disparu et que papa ne revenait pas à l'entreprise, Jefferson s'est énervé et est parti à notre recherche. Ça fait plus de deux ans qu'on ne l'avait plus vu, mais il nous a retrouvé récemment et nous a envoyé tous les robots que l'on avait construit en France avec lui sur cette île lorsqu'il nous a retrouvé. Il n'a pas prévenu la police apparemment car il veut sans doute s'occuper de notre cas personnellement.
Kilian : Waouh. Impressionnant. En quelques minutes tu as répondu à toutes les questions qu'on aurait voulu poser en se posant sur cette île, c'est incroyable.
Tom : Ah bon ? Mais d'ailleurs, pourquoi vous êtes venus sur notre île ?

Kilian se racla la gorge et respira un bon coup, afin de se lancer dans un récit plein d'aventure. Il raconta tout ce qu'il leur est arrivé, depuis qu'ils ont atterrit ici jusqu'au moment où ils ont rencontré le jeune garçon, en omettant bien sûr l'auto-défense d'Arthur face au père du petit garçon. Mais les trois amis savaient bien qu'ils devraient un jour tout lui avouer. Quand Kilian eut finit de lui raconter leur aventure, il ajouta :

Kilian : En plus, nous avons croisé une de vos créatures dans la jungle. C'est Théo qui l'a vu en premier.
Théo : Ouais ! Elle est immense, elle mesure au moins cinq mètres de haut. En plus elle a mangé les deux pilotes de l'avion.
Tom : Quoi ? Un robot de cinq mètres ? Nan, c'est impossible, le plus grand ne mesurait que deux mètres quatre-vingts ! Papa n'en a jamais fait un aussi gros !

Les trois rescapés restèrent à nouveau ahuris devant la réaction du petit bonhomme.

Arthur : Hé bien, la preuve que si... il a du ne jamais ne t'en avoir parlé...

Tom s'énerva un peu :

Tom : NON ! Papa m'a tout montré depuis sa première invention ! Ce n'est pas lui qui a du le construire.

Kilian eut une illumination dans son esprit, et s'empressa de l'exposer à ses amis :

Kilian : Mais bien sûr ! Ce n'est pas ton père qui l'a construite cette créature ! C'est sûrement Jefferson !!!
Arthur : Oh ! Punaise ! Mais oui ! Il faut partir à sa recherche !
Kilian : Et comment tu comptes faire ? On n'a plus de jet !
Tom : Papa pourra en reconstruire un quand il reviendra. Mais ça prendra du temps.
Arthur : Euh... Ouais... Et d'ici-là on aura très bien perdu la trace de Jeff Jefferson... On est foutu...

Arthur voulu faire durer l'insouciance chez le jeune garçon, mais Kilian n'était pas de son avis. Ce dernier regarda son ami avec un air désolé, puis s'adressa à Tom :

Kilian : Bon. Écoute p'tit gars... Quand on est allé toquer à votre porte, et que ton père nous a ouvert...

Arthur se mordait les lèvres derrière lui et Théo regarda la scène avec une petite larme au bout de l’œil.

Kilian : Il est tombé des escaliers devant votre porte et s'est prit un des rochers de la grotte dans le ventre. On a fait de notre mieux pour l'aider mais...

Des larmes froides commencèrent à couler le long des joues du p'tit gars, mais il réussit étrangement à rester calme et à ne pas se laisser aller.

Tom : C'est... c'est arrivé quand ?
Arthur : Juste avant que tu ne descendes dans la cuisine et que l'on se rencontre.

Un court instant de silence s'installa. Arthur glissa à Kilian :

Arthur : C'est pas bien de mentir...
Kilian : Merci de m'avoir aidé mon pote !

Puis Kilian ajouta en s'adressant à Tom :

Kilian : Comment fais-tu pour garder ta tristesse en toi ?
Tom : Je pleurerai plus tard... On a... On a plus important à faire.
Arthur : Euh... Que faut-il qu'on fasse ? Nous n'avons plus le jet et il y a des dragons-bots dans toute l'île qui veulent nous bouffer !
Tom : Je nous construirai des armes avec le matériel de papa afin que vous puissiez vous battre. Et j'essayerai de reconstruire un jet, même si ça prendra du temps.

Les deux jeunes adultes réfléchirent quelques instants, puis se mirent d'accord et répondirent à Tom :

Kilian : Marché conclu !
Arthur : J'espère que tu feras du bon boulot.

Ils firent une pause, et Kilian remarqua que Théo s'était endormi à côté de lui sur sa chaise. Il le laissa se reposer en le montrant aux deux autres.

Kilian : Bon. On va aller rejoindre le reste du groupe, et nous nous répartirons les tâches !
Arthur : C'est parti !!!

Ils retournèrent à la maison tous les trois, Kilian portant Théo dans ses bras.